La malnutrition atteint des niveaux alarmants à Gaza
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Le dernier bilan officiel des décès dus à la malnutrition et à la famine dans la bande de Gaza s’élève à 193 personnes, dont 96 enfants, selon les informations du Ministère de la Santé de Gaza publiées le 7 août 2025. Ce bilan inclut cinq nouveaux décès enregistrés au cours des dernières vingt-quatre heures.
La situation reste extrêmement critique : la majorité des victimes sont des enfants, et les organisations humanitaires alertent sur une augmentation rapide des cas graves de malnutrition, avec un risque de mortalité élevé pour ceux qui ne peuvent pas accéder aux soins. Les agences de l’ONU redoutent que le nombre réel de décès liés à la malnutrition soit sous-estimé, car de nombreux enfants gravement touchés ne sont pas hospitalisés et ne figurent pas dans les statistiques officielles.
La crise humanitaire dans la bande de Gaza a suivi une trajectoire de détérioration rapide et continue :
Disparition des filets de sécurité alimentaire : Depuis la fin 2024 et la mise en place d’un siège quasi-total, l’entrée de l’aide humanitaire est restée extrêmement limitée malgré quelques réouvertures ponctuelles en 2025. Les stocks alimentaires locaux sont épuisés : l’agriculture, la pêche et les marchés locaux sont pratiquement à l’arrêt.
Explosion de la faim et de la malnutrition : Selon l’ONU et le consortium IPC, deux des trois seuils de famine (consommation alimentaire, malnutrition aiguë) sont atteints dans tout le territoire : plus de 500,000 personnes vivent actuellement dans des conditions assimilables à la famine et les autres en état d’urgence nutritionnelle, notamment les enfants ; une personne sur trois ne mange pas pendant plusieurs jours d’affilée.
Détérioration sanitaire et mortalité liée à la faim : Plus de 320,000 enfants de moins de cinq ans sont exposés à une malnutrition aiguë, des milliers présentant des formes sévères compatibles avec un risque de mortalité élevé. La hausse des décès liés à la faim est spectaculaire : 63 morts en juillet 2025, dont 25 enfants, et le bilan total (enfants et adultes) n’a cessé de grimper depuis mai.
Déplacements massifs et insécurité permanente : Plus de 90% de la population a été déplacée au moins une fois. Les « zones sûres » ne représentent que 11–12 % du territoire et sont elles-mêmes bombardées ou soumises à de nouveaux ordres d’évacuation. Survivre implique de risquer sa vie pour chercher de quoi manger ou se soigner.
Effondrement de l’aide humanitaire : Les restrictions, les attaques contre les convois, la destruction des routes et le chaos généralisé font que l’aide, même quand elle est autorisée, reste ponctuelle et en quantité très insuffisante pour enrayer la famine ou traiter la malnutrition à grande échelle.
Points clés récents (été 2025)
Juillet–août 2025 : La courbe des décès liés à la malnutrition s’emballe ; deux des trois seuils techniques de famine sont officiellement franchis. Selon le Programme alimentaire mondial, « la famine n’est plus une menace, elle est la réalité ».
Réaction médicale et humanitaire : Les ONG et agences de l’ONU parlent désormais d’« anéantissement général du tissu social, sanitaire et alimentaire ». La mortalité indirecte (maladies, blessures, épidémies) est elle aussi, en forte augmentation et bien documentée.
Situation d’août 2025 : La malnutrition et la famine continuent de provoquer des centaines de morts parmi les civils, principalement des enfants. L’essentiel de la population vit dans l’insécurité alimentaire aiguë, entassée dans des abris surpeuplés, sans solution à court terme et dans le chaos humanitaire permanent.
La situation actuelle à Gaza montre un continuum d’aggravation : les promesses de trêve ou de corridors humanitaires ne se sont pas traduites par un redressement significatif de la situation. La trajectoire est marquée par une crise humanitaire devenue une crise d’humanité : famine, déplacements forcés, effondrement du système de santé, et décès de plus en plus massifs liés à la malnutrition et à la privation délibérée de biens de première nécessité.
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