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Comment la situation à Gaza pourrait-elle influencer les négociations entre les États-Unis et le Royaume saoudien

  • 13 mai
  • 3 min de lecture

La situation à Gaza est un facteur central et hautement sensible qui façonne les négociations entre Donald Trump et l’Arabie Saoudite lors de sa visite officielle ce mardi 13 mai 2025. Plusieurs éléments clés ressortent des analyses et des réactions officielles récentes.

Ligne rouge saoudienne sur Gaza

L’Arabie Saoudite considère toute proposition de déplacement forcé des Palestiniens de Gaza comme une « ligne rouge » non négociable. Les plans évoqués par Trump pour transférer la population de Gaza vers l’Égypte ou la Jordanie ont provoqué une réaction immédiate et très ferme de Riyadh, qui a réaffirmé son rejet catégorique de telles solutions et son attachement à la création d’un État palestinien indépendant.


Cette position est également partagée par la communauté internationale et les pays voisins du Golfe Arabique, qui voient dans de telles mesures un risque de déstabilisation régionale et une menace pour la sécurité de l’Arabie Saoudite elle-même.


Les annonces précédentes de Trump sur Gaza ont ainsi éloigné la perspective d’une normalisation, la diplomatie saoudienne qualifiant sa position d’« inébranlable » sur la question palestinienne.

Pression sur Israël

Trump, soucieux de préserver ses intérêts économiques et stratégiques dans la région, pourrait être amené à faire pression sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu ou des concessions sur Gaza, afin de pouvoir débloquer des contrats d’armement, d’énergie nucléaire ou d’investissements massifs du Golfe Arabique.


Si Trump persistait dans une politique de déplacement forcé ou de contrôle américain sur Gaza, il risquerait de déstabiliser la région, d’alimenter le sentiment anti-américain et de compromettre les ambitions économiques saoudiennes. L’Arabie Saoudite dispose de leviers importants, notamment dans l’énergie, mais préfère pour l’instant une approche prudente.

La situation à Gaza est la priorité des dirigeants saoudiens

La situation à Gaza conditionne fortement les négociations entre Trump et le Royaume. Riyadh exige des avancées concrètes et immédiates sur le dossier palestinien, notamment un cessez-le-feu, l'entrée de l'aide humanitaire sans conditions et un engagement vers la création d’un État palestinien, avant toute signature de grands accords économiques et stratégiques avec Washington. Les positions de Trump sur Gaza sont donc susceptibles de freiner ou d’accélérer les discussions, selon sa capacité à répondre aux attentes saoudiennes et à faire pression sur Israël.

Multilatéralisme et diversification des alliances

Fort de son statut de faiseur de paix régional et international ainsi que de ses liens renforcés avec la Chine, la Russie et les BRICS, le Prince Héritier cherchera à ne pas se laisser enfermer dans une dépendance exclusive vis-à-vis de Washington. Il pourrait accentuer sa diplomatie multilatérale, jouant sur la rivalité sino-américaine et son rôle de médiateur dans des dossiers comme l’Ukraine ou l’Iran pour gagner en autonomie et en influence.

Pragmatisme sur les dossiers de défense et d’énergie

Le Prince Mohammed Bin Salman devrait continuer à négocier des accords de défense avec les États-Unis, mais sans céder sur ses lignes rouges politiques. Il pourrait également ajuster sa politique pétrolière en fonction des intérêts saoudiens, quitte à s’opposer à Trump si une hausse de la production pétrolière américaine ou des pressions sur l’OPEP menacent les revenus nécessaires à ses grands projets de transformation nationale.


La stratégie du Prince Héritier face aux déclarations de Trump devrait rester pragmatique et compartimentée : coopération économique et sécuritaire renforcée, mais fermeté sur la question palestinienne et diversification des alliances pour préserver l’autonomie stratégique du Royaume d’Arabie Saoudite.

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